Suite à reportage photo, concernant la technique du batik, chez une artiste peintre, Soline, qui a plusieurs cordes à son arc, j’ai eu envie de vous faire partager quelques photos du processus de création dans ce domaine fascinant du batik.
- Quelques explications, en préambule.
Le Batik, est probablement la méthode la plus ancienne pour décorer les tissus.
En javanais, le mot Batik, signifie écrire/dessiner, et se réfère à une technique utilisant la cire chaude et liquide, comme réservation avant de plonger le tissus dans un bain de teinture.
La Chine et l’Indonésie (200 ans avant JC) sont surement les berceaux du batik, même si le Japon a contribué depuis le 7ième siècle a développé le batik, avec des techniques différentes. En Afrique, il est très pratiqué, avec comme particularité, l’utilisation de la pâte de cassave et de manioc, pour la réservation.
Enfin l’Europe fait connaissance avec le Batik, avec la colonisation de l’Indonésie par les Pays Bas. On peut citer le premier artiste Européen qui était Carel Lion Cachet d’Amsterdam.
- Penchons-nous sur la technique du Batik.
La première étape, c’est un dessin qui est effectué à la cire liquide sur le tissu blanc. Après l’application d’une couleur, un dessin blanc apparaît sur un fond coloré. L’imperméabilité de la cire empêche le colorant de pénétrer dans le tissu, sur les zones cirées.
Avant de poser une seconde couche de couleur, un nouveau dessin à la cire est appliqué sur la couleur précédente pour en garder une partie. Au dessin blanc, s’ajoute donc le dessin réalisé sur la première couleur.
La seconde couleur ajoutée ne s’aperçoit pas, puisque le colorant est transparent, et qu’il est mélangé optiquement avec la couleur précédente.
La couleur obtenue, sera la combinaison des deux couleurs appliquées.
Ce processus est répété jusqu’à ce qu’à ce qu’on ait obtenu les dessins et les nuances de couleur désirés. Chaque couche de couleur, se mélangera avec les nuances obtenues précédemment.
- Les matériaux utilisés
Quelques notions de chimie sont indispensables pour ne pas faire n’importe quoi, afin d’essayer de maitrise le processus.
Les fibres textiles sont le support pour la technique du Batik, et ces fibres peuvent être artificielles (cellulosiques à partir du bois, ou caséines à partir du lait), naturelles (végétales, ou animales, laine, soie).
Les fibres synthétiques (le polyamide ou le polyester, comme marques connues) ne sont pas des bons supports, puisque les colorants habituels pour le batik, sont très peu absorbés par ces fibres, et elles ne seront donc pas employées pour le batik.
La cire est donc l’élément de base quel que soit la technique, et cela peut être de la parafine, de la cire d’abeille, de la cire microcristalline, du colophon, de la graisse de boeuf, de l’huile d’arachide ou de coco, de la cire de carnauba, de la cire de soja, de la cire froide, voilà pour les essentielles.
Chaque cire a des caractéristiques différentes, et provoque des accidents créatifs, spécifiques.
- Les colorants
On trouvera des colorants naturels, végétaux ou animaux, et les colorants chimiques.
Pendant la teinture, la fibre extrait le colorant de sa solution et la retient ou la lie. Cependant n’importe quel élément de couleur, n’est pas pour autant un colorant capable de teindre la fibre, mais la matière teinte est ensuite résistante au lavage et au rinçage.
Dans les colorants naturels, l’indigo et l’alizarine (garance), sont de loin les plus importants. L’indigo est un colorant reconnu pour son insolubilité dans l’eau.
Avant de teindre, les fibres doivent être préparées pour pouvoir absorber le colorant. Il faut donc laver le tissu avec du savon neutre, et du sel de soude, puis rincer à l’eau claire.
Pour un travail détallé, le tissu peu être amidonné. Dans tous les cas, il est important de bien choisir le type de colorant, et de mesurer les ingrédients utilisés.
Enfin, les conditions atmosphériques, séchage trop rapide ou trop lent, peuvent altérer l’intensité de la couleur, une eau calcaire, une température du bain de teinture, peuvent modfier le résultat final.
- Les outils
L’utilisation du tjanting et des pinceaux forme une base idéale.
Il faut tendre l’étoffe sur un cadre en bois avec des punaises
Dessiner le motif au crayon gras ou au fusain
Chauffer la cire
Remplir le tjanting au 3/4 et dessiner le trait
Appliquer une couleur claire avec une brosse mousse large.
Le sèchage peut se faire au sèche cheveux, mais attention aux accidents sur le coton.
En conclusion, quelques artistes célèbres, qui ont marqué l’histoire du Batik: Gerrit Willem Dijsselhof, Thorn Prikker, Chris Lebeau, Jacques Bergmans, Richard Dölkeret enfin Noel Dyrenforh qui a inspiré beaucoup d’adeptes en Europe de l’Ouest, avec un style abstrait et très personnel, et surtout autodicate, puisqu’il n’a jamais été influencé par le batik Indonésien
Pour écrire cet article, je me suis servi de l’excellent livre « Le Batik…Fascinant » de Rita Trefois